Solutions menstruelles, zéro déchet, zéro toxine!

Le projet « Solutions menstruelles, zéro déchet, zéro toxine » mis sur pied par l’Institut Santé et société (UQAM) et le Collectif Genre, santé et environnement avec le soutien financier du Fonds Vert de l’UQAM a pour objectif de mener une campagne de sensibilisation sur les enjeux environnementaux et sanitaires liés à l’utilisation de produits menstruels jetables et à fournir gratuitement, par moyen d’un tirage, des trousses de départ de produits de solutions menstruelles réutilisables à des personnes étudiantes de l’UQAM et à des femmes en situation de précarité menstruelle. Les détails du concours seront annoncés au cours de la campagne.

La collaboration du Réseau québécois d’actions pour la santé des femmes (RQASF), responsable du projet #Campagne Rouge, de l'AFESH et du Service de communication de l'UQAM a permis de mettre en œuvre cette campagne qui se déploiera sur 28 jours.

Collaboration ISS_RQAF

Depuis plus de 20 ans, le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) a pour mission de promouvoir et défendre les droits et intérêts des femmes et d’agir avec elles dans la reconnaissance de leur savoir et la prise en charge de leur santé, dans une approche globale et féministe. Le RQASF produit et diffuse une information indépendante, axée sur la sensibilisation et la prévention. L’organisme éveille également l’opinion publique aux enjeux de santé et à ses déterminants.

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Campagne de sensibilisation

| #nejetonspaslaserviette |

La campagne de sensibilisation basée sur une revue de la littérature scientifique sera déployée sur la plateforme Instagram.
Suivez-nous pour en apprendre plus sur la composition des produits menstruels jetables, leur toxicité et leur empreinte écologique.
Au cours de cette campagne, un atelier gratuit sera donné.

Témoignages

Avez-vous fait le virage vers une utilisation de produits menstruels réutilisables? Souhaitez-vous partager votre expérience dans le cadre de notre campagne (de façon anonyme ou pas, selon votre préférence) ? Écrivez-nous! iss@uqam.ca

Atelier Solutions menstruelles

Dans le cadre de sa Campagne Rouge et de la collaboration avec l’ISS, le RQASF a produit une recension sommaire des écrits scientifiques sur les enjeux sanitaires et environnementaux liés à l'utilisation des serviettes menstruelles et tampons jetables. À partir de ce travail, un atelier a été présenté le 30 mars 2022, qui peut être visionné en différé.


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Collaborations
Collaborations

Öko Créations

Merci à la compagnie ÖKO Créations qui a généreusement offert un don de départ de cent (100) paquets de serviettes régulières à l’organisme RQASF. De plus, pour chaque kit acheté durant la campagne, Öko Créations a fait don d’un paquet de Öko-liner et un paquet de Öko-pad régulier au Réseau québécois d’action pour la santé des femmes.

Diva Cup

Merci également à la compagnie Diva Cup pour sa collaboration au projet. 140 coupes menstruelles ont été données par moyen de tirage!

Enjeux environnementaux

Les femmes et les personnes menstruées ont besoin de plus d’options pour diminuer l’empreinte écologique laissée par les produits hygiéniques jetables.

Enjeux sanitaires

Nous savons que les serviettes et tampons jetables contiennent du plastique, du polyester, des dioxines. Ces matières sont source de contamination environnementale, ce qui a, à le long terme, a une incidence sournoise sur la santé globale des êtres vivants et des écosystèmes.

 

Lire à propos des enjeux sanitaires

Pour une personne étudiante qui a ses règles, l’utilisation de serviettes menstruelles ou de tampons jetables au cours de ses études à l’UQAM produira 7,2 kg de déchets. La population étudiante de l'UQAM pouvant avoir des règles est de 15 305 personnes. Ainsi, on peut estimer que les produits menstruels jetables utilisés pour la durée des études de premier cycle à l’UQAM génèrent 110,2 tonnes de déchets.

De façon plus individuelle, ces produits peuvent mener à une contamination direct par les muqueuses vaginales. Selon une enquête menée par 60 millions de consommateurs en 2016, l’analyse des tampons de six marques largement commercialisées démontre la présence de 20 à 30 produits chimiques: on y retrouve en effet, pour les plus alarmants, des traces de dioxines (polluants industriels), des résidus de dérivés halogénés (sous-produits liés aux traitements des matières premières), du glyphosate et même des résidus de la famille des pesticides organochlorés et pyréthrinoïdes (insecticides). En somme, les polluants se retrouvent à la fois dans notre environnement et dans nos corps. Une sensibilisation par rapport aux risques d’utilisation répétée des produits proposés par l’industrie est de mise.

Cependant, lorsque nous regardons les options zéro déchet et zéro toxine, elles sont, à première vue dispendieuses même si à long terme, elles sont avantageuses. Pour un cycle menstruel, on estime les coûts de produits jetables à environ 8-10 $ auxquels viennent s’ajouter des frais de contraceptifs, de médicaments pour la douleur et autres. En calculant qu’une femme sera menstruée 450 fois dans sa vie, ces coûts de produits jetables s’élèvent à 4500 $. Pour s’équiper d’une trousse de départ de produits menstruels réutilisables, il faut compter environ 130 $. Cela semble une grande économie sur le long terme considérant que la durée de vie de ces produits est estimée à 300 lavages, soit 10 ans d’utilisation. Toutefois, 130 $ à débourser en un seul paiement peut représenter un frein pour cette option plus durable.

Références

RÉFÉRENCES
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Articles et entrevues

Tampons, toxines et pollution | Actualités UQAM, 8 mars 2021

Révolution dans les menstruations | La Presse, 28 mars 2021

La croisée | 12 mars 2021 | Radio-Canada, Alberta

Je vote pour la science | 29 mars 2021 (radio Ville-marie)

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[1] Une moyenne de 200 grammes de produits d’hygiène féminine est utilisée par cycle; on compte 12 cycles par année et on estime une moyenne de trois ans pour l’obtention d’un diplôme de premier cycle, ce qui nous donne un total de 7,2 kg de déchets par personne.
[2] La population étudiante de premier cycle de sexe féminin est de 15 305 femmes. Si on calcule que pour chaque menstruation, une moyenne de 200 grammes de déchets est produite, pour la durée des études de premier cycle, en moyenne trois ans, le total se calcule ainsi : 15 305 x 200 x 12 x 3 = 110 196 000 grammes, soit 110, 2 tonnes.
[3] Voyez https://www.huffingtonpost.ca/entry/period-cost-lifetime_n_7258780

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