En 2019, sous l’impulsion de Johanne Saint-Charles, directrice de l’Institut Santé et société, des groupes communautaires et des instituts universitaires ont créé le Collectif Genre, santé, environnement qui mène des projets de recherche, de formation et d’action sur des thématiques à l’intersection du genre, de la santé et de l’environnement.
Plus spécifiquement, il vise à :
- analyser les procédés scientifiques et à relever les iniquités en recherche et les « zones oubliées » de la connaissance;
- s’interroger sur la prise (ou non) de parole des femmes dans l’espace public sur les problématiques d’environnement et de santé;
- à prendre en compte la manière dont sont reproduites les inégalités sociales et de genre dans les discours et pratiques en santé et environnement.
Membres
- Réseau des femmes en environnement
- Action Cancer du sein du Québec
- Relais-femmes
- Réseau d'action pour la santé des femmes
- Institut Santé et société de l’UQAM
- Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM
- Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM
Projets et recherches
Synthèse de connaissances sur la notion renouvelée de charge mentale: évidences et invisibilités sur la santé et le bien-être des femmes | 2022
En septembre 2022, le Collectif Genre, santé et environnement a démarré un nouveau projet participatif soutenu par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC).
Il s’agit d’une synthèse des connaissances visant à inventorier et à offrir une analyse critique des connaissances scientifiques et de pratique sur la charge mentale et ses effets sur la santé mentale des femmes. Si le concept occupe depuis peu davantage d’espace dans la sphère publique, les bouleversements sociaux, sanitaires, politiques et environnementaux du monde dans lequel nous vivons amène à repenser les contours de ce qu’est la charge mentale et comment elle est vécue par les femmes.
Trois objectifs spécifiques sont poursuivis :
- Relever les facteurs constitutifs de la charge mentale chez les femmes
- Identifier les indicateurs utilisés pour mesurer la charge mentale et évaluer ses effets sur la santé mentale
- Dégager des pistes de solution (individuelles, sociales et politiques)
Notre démarche s’appuiera sur la littérature scientifique et des savoirs issus de milieux de pratique. Nous mobiliserons l’apport de collaboratrices et de participantes œuvrant au sein de groupes concernés par l’équité de genre et la justice environnementale.
La charge mentale "verte"
L’urgence de la question environnementale engendre de nouvelles réflexions sur l’organisation contemporaine des activités humaines et l’empreinte de nos modes de vie sur la planète et le vivant dans son ensemble. Comme pour la gestion des risques de contamination durant la pandémie, la crise écologique ajoute à la charge mentale des femmes en raison de nouvelles tâches (par ex. : récupérer, réutiliser ou soutenir les enfants éco-anxieux) qui leur sont dévolues sur la base de leur genre ou de leur rôle de mère. Ces dernières sont souvent représentées comme « naturellement » plus sensibles aux questions environnementales ou « à l’avant-scène de l’action climatique ». À travers le monde, les femmes sont les principales responsables de la préparation des repas, de la gestion de l’eau, du travail domestique de santé et de l’éducation des enfants et apparaissent ainsi comme un groupe tout désigné par les actions écologiques individuelles. Cette assignation accentue la division sexuelle du travail et ajoute à la charge mentale expérimentée par les femmes.
Si vous connaissez des écrits, vidéos, balados ou autres outils sur la charge mentale verte, partagez-les avec nous. |
Diffusion et mobilisation des connaissances
Un esprit de collaboration intégrée et intersectorielle est au cœur du processus de mobilisation des connaissances traversant l’ensemble des étapes de ce projet. Cette participation soutenue se poursuivra tout au long de la démarche de synthèse des connaissances, de la rédaction des résultats et des activités de diffusion et de mobilisation des connaissances recensées.
Pour garder le contact avec nous et recevoir des notifications sur nos activités de diffusion en 2023, partagez votre adresse courriel avec nous!
Membres de l'équipe
Chercheuse principale
- Isabelle Courcy, sociologie, UdeM
Co-chercheuses
- Mélanie Lefrançois, organisation et ressources humaines, UQAM
- Johanne Saint-Charles, communication sociale et publique, UQAM
- Jena Webb, agente de recherche et de planification, UQAM
Assistant·es de recherche
- Émeraude Lapointe-Provost, Étudiante au doctorat en sciences des religions, UQAM
- Pacifique Bugingo, Étudiant au doctorat interdisciplinaire en santé et société, UQAM
Le Collectif
- Réseau des femmes en environnement
- Action Cancer du sein du Québec
- Relais-Femmes
- Réseau d’action pour la santé des femmes
- Institut Santé et société
- Institut de recherches et d’études féministes
- Institut des sciences de l’environnement
Subvention CRSH - Initiative spéciale pour l'attribution de subventions d'engagement partenarial - COVID-19 | 2021
Membres de l’équipe
Chercheuses, chercheur
Johanne Saint-Charles (cp), Communication sociale et publique, UQAM
Stéphanie Yates, Communication sociale et publique, UQAM
Isabelle Plante, Santé Biotechnologie, INRS-Armand-Frappier
Mathieu Philibert, Sexologie, UQAM
Marie Larocque, Sciences de la terre et de l’atmosphère, UQAM
Partenaires
Réseau des femmes en environnement (Caroline Voyer, France Levert)
Action Cancer du sein (Jennifer Beeman)
Relais-Femmes (Julie Raby)
Fondation filles d’action
Description brève
La crise de la covid-19 a pour effet de révéler des inégalités sociales et de genre dans les milieux de travail considérés comme “services essentiels”. Le présent projet vise à mettre en lumière de telles inégalités chez les caissières et caissiers travaillant dans les commerces d’alimentation. Au Québec, le métier de caissières ou caissiers est occupé par des femmes à plus de 80 % dont plusieurs sont des femmes racisées. Ce métier est caractérisé par un horaire atypique, une grande précarité d’emploi, le travail à temps partiel, un faible salaire, une posture debout statique génératrice de troubles musculo-squelettiques et un taux de syndicalisation relativement faible.
Ce projet est réalisé par des chercheuses et chercheurs en sciences sociales, de la santé et de la nature en collaboration avec quatre groupes partenaires.
Il vise à comprendre, dans un premier temps, comment les caissières et caissiers perçoivent les changements à leurs conditions de travail en lien avec la COVID-19 en regard : a) du stress, de l’anxiété et des relations sociales; b) de la charge de travail et c) de l’exposition aux produits de nettoyage. Dans un deuxième temps, nous souhaitons repérer quelles propositions de modifications ces personnes sont en mesure d’apporter.
Activités scientifiques
Le Collectif organise régulièrement des activités scientifiques, qui sont enregistrées et diffusées sur le site web de l'ISS. Consultez les pages Conférences-midi et webinaires et Grands débats, colloques et panels pour en savoir plus et accéder aux vidéos.
Les femmes et personnes menstruées utilisent différents moyens pour recueillir le sang menstruel. Les produits commerciaux à usage unique sont une option pour bon nombre de personnes, représentant une industrie de 47 milliards de dollars (USD) en 2023. Ces produits sont en contact avec la vulve et les muqueuses vaginales, dont la perméabilité est 3 à 4 fois plus importante que celle de la peau. Pourtant, il y a fort peu d’étude faisant le lien entre la présence des produits potentiellement toxiques dans les produits menstruels et la santé. Une revue systématique ayant examiné les données disponibles sur les produits menstruels en tant que source d'exposition aux substances chimiques a repéré seulement 26 études indépendantes dont uniquement trois ont été effectuées sur des sujets humains.
Un rapport a été produit pour le Collectif Genre santé et environnement et une page web est dédiée à ces préoccupations.
Panel du Collectif Genre, Santé et Environnement | Pollution, toxiques et injustice sociale: quelles lois protègent les citoyen·nes? | 5 mai 2022
Ce panel a été organisé par le Collectif Genre, Santé et Environnement, afin de mieux comprendre comment nos lois fédérales et provinciales régissent l’environnement et quels effets inégaux ont ces lois sur certaines populations canadiennes et québécoises. Le cas de la pollution aérienne à Limoilou (Québec) servira d’exemple concret pour exposer les angles morts de nos lois en termes de protection sanitaire et environnementale.
La pollution aérienne à Limoilou et nos lois environnementales
Les problématiques de santé liées à l’industrie polluante du nickel dans le quartier populaire de Limoilou (Québec) serviront de point de départ pour ce panel. Malgré la présentation de mémoires faisant la démonstration des dangers sanitaires et environnementaux liés aux émissions de l’industrie du nickel, le gouvernement du Québec a récemment donné le feu vert pour augmenter de cinq fois le taux de particules de nickel permis dans l’air. Comment les lois encadrant l’environnement jouent-elles un rôle dans ces prises de décision? Quels sont les recours légaux pour protéger la santé des citoyen.nes et de l’environnement?
La pierre angulaire des lois environnementales : la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE)
La LCPE (1999) réglemente la prévention de la pollution et la protection de l’environnement et de la santé humaine. Elle comprend des définitions qui servent aussi de base à un large éventail de lois et de règlements fédéraux, provinciaux et municipaux.
Mais cette loi est désuète. Chaque jour, des Canadien·nes sont exposé·es à des centaines de substances toxiques dont plusieurs sont associées à certains types de cancers, à des troubles de la reproduction, à des troubles neurologiques, à des maladies respiratoires, et plus encore. Sans parler des impacts sur les écosystèmes. De plus, dans la foulée des recommandations pour actualiser cette loi, il y a des oublis et des oublié·es. En effet, plusieurs enjeux à l’interface du racisme, du sexisme et d’autres injustices environnementales ne sont pas suffisamment pris en compte dans le projet de loi S-5 qui amende la LCPE et qui a été déposé au Sénat.
Le modèle québécois de la Loi sur la qualité de l’environnement
La complexité du système judiciaire fédéral et provincial rend difficile la possibilité d’agir, à titre de citoyen·nes, sur la modernisation de ces lois. Il est possible de le faire au Québec, notamment avec la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) et le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Cependant, plusieurs Québécois·es ne connaissent pas assez bien leurs droits inscrits dans cette législation et des failles importantes entre les juridictions fédérales et provinciales peuvent même endiguer l’intervention de l’une et de l’autre juridiction, comme le démontre l’exemple de Limoilou.
Panélistes
Michel Bélanger est Avocat Émérite du Barreau du Québec, spécialisé en droit de l’environnement. Co-fondateur du Centre Québécois du droit de l’environnement CQDE, il a agi comme procureur dans différentes causes d’importance en environnement. Il s’est vu décerner en 2020 le prix Douglas H. Pimlott par Nature Canada pour ses réalisations exceptionnelles pour la protection de l’environnement.
Médecin vétérinaire, Johanne Elsener a cocréé l’initiative Je vote pour ma santéqui vise à inciter les élu·es municipaux à la création d’aménagements urbains favorables à la santé. Son implication sociale lui a valu d’être nommée Chevalière de l’Ordre national du Québec en 2020. Elle est membre de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement pour laquelle elle a rédigé plusieurs mémoires.
Sabaa Khan est directrice générale pour le Québec et l’Atlantique et responsable pour l’équipe climat à la Fondation David Suzuki. Avocate spécialiste en droit international et membre de la Commission mondiale du droit de l’environnement (UICN), elle possède un doctorat en droit de la Faculté de droit de l’Université McGill, une maîtrise en droit international de l’Université de Montréal, et a publié de nombreux articles portant sur les enjeux et problèmes contemporains du droit de l’environnement, des traités multilatéraux, des accords de libre-échange, et de la justice climatique.
Panel disponible ci-dessous
Cet événement a été organisé par le Coeur des sciences de l'UQAM et le collectif Genre, santé et environnement, et s'est tenu le 10 mars 2020. Le long métrage documentaire Toxic Beauty (2019) réalisé par Phyllis Ellis a été présenté, suivi d'une discussion avec un panel.
Le film fait un état des lieux de l'inquiétante toxicité de produits cosmétiques circulant sur le marché sous aucune réglementation. Une lanceuse d'alerte, une expérience humaine mesurant les taux de toxines dans le corps et des femmes prises avec des conséquences dévastatrices nous démontrent que cet enjeu en est un de santé publique, de genre et d'injustice environnementale et dont la législation est urgente.
Suite à la projection du film, trois panélistes de différents milieux ont discuté tant des aspects sanitaires et scientifiques nommés dans le documentaire que des questions législatives, de genre et de minorités visibles.
- Jennifer Beeman, directrice d’Action cancer du sein Québec. Sociologue de formation, elle s’intéresse plus particulièrement à la santé des femmes et à la santé environnementale
- Lourdenie Jean, militante féministe et animatrice du blogue L’environnement, c’est intersectionnel! Ses interventions portent sur l’inclusion de la voix des femmes racisées et de la voix populaire dans la lutte contre les injustices environnementales
- Isabelle Plante, toxicologue environnementale au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Ses recherches portent entre autres sur l’impact des polluants environnementaux sur le développement du cancer du sein
La projection a fait salle comble le 10 mars 2020
Contact : collectif.gse@gmail.com